« Nous savons que le souvenir des Carmélites de Compiègne s’est conservé chez les Dames du Sacré-Cœur. Les filles de la Vénérable Mère Barat paraissent avoir été, pour ainsi dire, nourries, dès le berceau de leur institut, des salutaires exemples donnés par les Martyres de Compiègne. M. de Lamarche, le saint prêtre qui, pendant la Terreur, remplissait auprès de ces dernières, au péril de sa vie, les fonctions d’aumônier, fut dans la suite le directeur de Madame Barat et de ses filles.
[…] La mort héroïque de ces pieuses vierges du Carmel, « martyres d’impérissable mémoire, montant radieuses comme des anges à l’échafaud » (R.P. Bouix) est sans contredit l’un des épisodes les plus touchants de la Terreur. Cet événement fut plus glorieux encore que lugubre.
Dans la mort tragique de ces femmes transfigurées par la grâce et couronnées de pureté et de force; dans le martyre de toute cette communauté de vierges cloîtrées qui ne savent qu’aimer Dieu et prier pour leurs frères on voit se manifester une force de caractère, une élévation de sentiments, un courage surhumain, un héroïsme sublime,, une paix, une sérénité céleste, qui peuvent soutenir le parallèle avec ce que nous admirons dans le glorieux trépas des Machabées […] Ajoutons que la faiblesse du sexe fait plus briller encore la grâce divine; elle rend la victoire plus éclatante et le triomphe plus glorieux. »