« Dès sa fondation, le Carmel de Compiègne reçut de nombreux témoignages de particulière bienveillance des premiers personnages de la Cour de France et surtout de la reine-mère Anne d’Autriche et du jeune roi Louis XIV. Quand Anne d’Autriche était à Compiègne, elle se faisait un bonheur de les visiter, de s’entretenir avec elles et d’assister tous les jours à l’office divin célébré au Carmel avec une dévotion qui la touchait sensiblement.
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Plus tard, la pieuse reine Marie Leckinska demanda et obtint comme une faveur d’avoir un appartement dans cette solitude austère. C’est là qu’elle venait se consoler des préférences insultantes dont, à la Cour, il lui fallait subir les outrages.
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Les princesses du sang, Mesdames Adélaïde, Victoire, Sophie et Louise, se faisaient une fête d’y venir à l’époque des prises d’habit ou des professions, et d’y remplir au réfectoire les humbles fonctions de « serveuses » et de lectrices; elles assistaient souvent aux Vêpres de la communauté, mêlées aux religieuses.
Ce fut à la Mère Prieure du Carmel de Compiègne que Madame Louise de France, devenue depuis, comme on le sait, la Vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin, s’adressa pour se procurer secrètement une tunique de serge, mille fois plus précieuse à ses yeux qu’un manteau royal. […]
« La pauvreté, la mortification et la prière sont les grands moyens recommandés par Sainte Thérèse à ses filles pour les maintenir dans l’esprit de leur vocation. Le monastère de Compiègne se faisait remarquer entre tous par sa fidélité à ces vertus fondamentales. » (Mgr Gignoux) »